Cet article a été publié il y a 6 ans, il est donc possible qu'il ne soit plus à jour.
Présenté en Conseil des ministres du vendredi 27 avril 2018 par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, le projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » contient de nombreuses mesures, que nous vous présentons aujourd’hui de façon synthétique, nous appuyant pour cela notamment de la publication du 26 avril 2018 sur le site du Ministère du travail.
Le CPF
Thématiques | Contenu |
Alimentation du CPF | Alimenté actuellement en heures, le CPF sera :
Nota : l’alimentation du CPF en euros avec son plafonnement ne figurent pas dans le projet de loi et feront l’objet de publication de décret à ce sujet. |
Conversion CPF | Les heures acquises au titre du CPF (et du DIF au 31 décembre 2018) sont converties en euros selon des modalités qui nécessiteront la publication d’un décret. |
Remplacement du CIF | Le CIF disparait, pour être remplacé par le « CPF de transition ». Le projet de loi indique que pour bénéficier de ce nouveau dispositif :
En outre, le CPF de transition :
|
Liste formations éligibles | Les listes de formation actuellement éligibles au CPF seraient supprimées (à savoir les listes nationales, de branche ou régionales). Selon le projet de loi, seraient éligibles au CPF après publication de la loi, les dispositifs suivants :
|
Accès à la formation des demandeurs d’emploi
Thématiques | Contenu |
Modules de remises à niveau | Des modules de remise à niveau sur les compétences de base et les savoirs numériques seront systématiquement proposés aux demandeurs d’emploi qui le souhaitent. |
Plan d’investissement dans les compétences | 1 million de demandeurs d’emploi peu qualifiés et 1 million de jeunes éloignés de l’emploi supplémentaires seront formés pendant le quinquennat, dans le cadre du « Plan d’investissement dans les compétences ». |
Plan de formation des TPE et PME
Thématiques | Contenu |
La « solidarité financière » des grandes entreprises | Le plan de formation des TPE et PME continuera d’être pris en charge par un système de mutualisation financière. Un système de solidarité des grandes entreprises vers les TPE et PME sera mis en place. Le plan de formation sera financé par une contribution de l’ensemble des entreprises dédié à ce plan, mais réservé aux TPE et PME (moins de 50 salariés). |
Fusion contributions taxe apprentissage et formation continue
Thématiques | Contenu |
1 seule cotisation à 1 seul organisme | En lieu et place de l’actuelle taxe d’apprentissage et contribution à la Formation Professionnelle Continue (FPC) une nouvelle cotisation sera instituée « cotisation formation professionnelle » dont :
|
Apprentissage
Thématiques | Contenu |
Apprentis âgés de 16-20 ans | La rémunération des apprentis de 16 à 20 ans devrait augmenter de « 30 € nets par mois ». |
Apprentis d’au moins 18 ans | Tous les jeunes d’au moins 18 ans qui suivent une formation en apprentissage devraient bénéficier d’une aide publique forfaitaire de 500 € pour payer leur permis de conduire. En lien avec les Régions, des partenariats seront recherchés avec les auto-écoles pour des « forfaits à prix réduits ». |
Interruption contrat de travail | Tous les jeunes en apprentissage dont le contrat est interrompu en cours d’année auront le droit de prolonger pendant 6 mois leur formation au sein du CFA (sauf en cas d’exclusion du CFA), qui recevra un financement dédié à cet effet. |
Limite d’âge | La limite d’âge de formation en apprentissage sera portée de 26 à 30 ans. Les jeunes de plus de 26 ans seront payés au minimum au niveau du SMIC, comme pour le contrat de professionnalisation. |
Durée du travail | Le projet de loi envisage un « assouplissement » de la durée du travail des apprentis mineurs, avec un temps de travail maximum porté à 40 h/semaine. |
Accès à une « information transparente » | Les taux d’insertion dans l’emploi, de succès au diplôme, de poursuite d’études de chaque CFA et de chaque lycée professionnel seront progressivement rendus publics. Les informations sur les salaires des emplois visés par la formation seront également rendus disponibles. |
Financement apprentissage | Le projet de loi envisage une révision complète du système de financement de l’apprentissage, selon un principe simple, transparent et sécurisant :
Tous les contrats seraient financés, dans tous les secteurs, quelle que soit la taille de l’entreprise. |
Contrat de professionnalisation
Thématiques | Contenu |
Réalisation à l’étranger | Le contrat de professionnalisation pourrait être exécuté à l’étranger et son objet serait élargi à titre expérimental. |
Assurance chômage
Thématiques | Contenu |
Assurance chômage pour démissionnaires | L’assurance chômage serait ouverte après certaines démissions en vue d’une « reconversion professionnelle». |
Travailleurs indépendants | Création d’une « indemnisation spécifique » sous la forme d’une « allocation forfaitaire » pour les travailleurs indépendants en cessation d’activité (liquidation judiciaire, départ dans le cadre d'un redressement judiciaire, départ d'un conjoint associé après un divorce ou une rupture de PACS). |
Handicap
Thématiques | Contenu |
Taux contribution AGEFIPH | L’obligation d’emploi de travailleurs handicapés pour les établissements comptant au minimum 20 salariés resterait fixée à 6 %, mais ferait l’objet d’une « révision » tous les 5 ans |
DOETH | La déclaration relative à l’obligation d’emploi serait réalisée au moyen de la DSN. |
Contrats de sous-traitance | Actuellement, les établissements ont la possibilité de satisfaire à l’obligation d’emploi (dans la limite de 50% de celle-ci) en concluant des contrats avec des établissements spécialisés. Le projet de loi envisage de réformer ce régime :
|
Le calendrier de la réforme
En l’état actuel des informations en notre possession, le calendrier suivant semble envisageable :
Dates | Contenu |
A partir du 29 mai 2018 | Examen du texte en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. |
Septembre 2018 | Publication attendue de la loi et dans la foulée des décrets d’application nécessaires à sa mise en œuvre sur certains aspects (alimentation CPF, plafonnement CPF, etc.). |
Janvier 2019 | Même si la ministre, Muriel Pénicaud, a indiqué récemment sur la chaîne de télévision « Public Sénat » que certains dispositifs pourraient entrer en vigueur dés septembre 2018, il semble raisonnable d’imaginer que les importantes modifications prennent effet au 1er janvier 2019 (collecte des fonds de la formation et de la taxe d’apprentissage par les URSSAF notamment). |