Ramadan : attention à la prévention des risques professionnels

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RH Sécurité au travail

Le ramadan et le jeûne associé peuvent présenter des risques pour la sécurité des salariés concernés. Au titre de votre obligation de sécurité, vous devez prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé de vos salariés.

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Cet article a été publié il y a 5 ans, il est donc possible qu'il ne soit plus à jour.

Les risques professionnels liés au ramadan 

Durant la période de Ramadan, les travailleurs concernés suivent un jeûne complet du lever au coucher du soleil.

Cette abstinence présente des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs dans certains secteurs d’activité. Tel est le cas par exemple sur les chantiers de BTP, l’été, en raison de la chaleur et des efforts physiques répétés : risques liés à la déshydratation, à la sécurité, à la fatigue et à la baisse de vigilance, etc… Le risque routier est très important également pour les conducteurs de véhicules routiers, transports, engins, etc…

Selon les médecins généralistes, l’asthénie est le symptôme majoritaire, ainsi que des malaises, des symptômes digestifs, des myalgies et des vertiges.

Les mesures préventives

L’employeur doit informer les salariés sur les règles minimales à respecter pour assurer leur propre santé et sécurité :

  • Réfléchir à aménager ou décaler les périodes de jeûne au regard de la difficulté du poste ;
  • Respecter une hygiène de vie adaptée aux exigences du poste de travail, par exemple les heures de sommeil pour assurer la concentration des conducteurs d’engins ;
  • Boire beaucoup d’eau juste avant la levée du jour et consommer des sucres lents (pâtes, riz, céréales, etc...) ;
  • Se reposer pendant les pauses dans un lieu calme et frais.

L’employeur peut décider de réaffecter, pour la période du Ramadan, les salariés sur des postes moins exposés aux risques, sans que cela constitue une sanction disciplinaire.

Exemples :

  • Faire travailler un peintre sur un chantier intérieur plutôt qu’extérieur pour diminuer le risque lié à la chaleur ;
  • Mettre en place un roulement entre les salariés afin de limiter l’exposition aux facteurs principaux de pénibilité ;
  • Penser l’organisation du travail de manière à éviter que le salarié soit isolé.

Il est important d’échanger en amont avec les salariés concernés sur la meilleure façon de concilier le jeûne et leur travail. Cela peut passer par exemple par le biais d’une communication générale sur la problématique du travail sous la chaleur, incluant les difficultés spécifiques du Ramadan.

L’employeur peut également se mettre en contact avec le médecin du travail pour recueillir des conseils adaptés aux métiers de l’entreprise.

Par ailleurs, s’il estime que l’état de santé du salarié ne lui permet pas de tenir son poste de travail, il peut demander au médecin du travail de le recevoir afin de juger de son aptitude.

S’il est établi que le salarié n’est pas en capacité d’exécuter son travail dans les conditions de sécurité requises, l’employeur doit retirer le salarié de son poste de travail. Ce retrait constitue une mesure de précaution et de préservation de la santé et de la sécurité du salarié lui-même et, le cas échéant, des collègues et des tiers. Dans ce cas, pendant la période non travaillée, l’employeur peut maintenir la rémunération du salarié mais n’y est pas tenu.

Il est possible aussi de :

  • Réduire le temps de pause du midi : en passant en journée continue, l’amplitude du temps de travail est réduite et le salarié peut aller se reposer plus tôt à son domicile (attention toutefois à respecter au moins la règle des 20 minutes de pause minimum toutes les 6 heures de travail consécutives ;
  • Décaler les heures de travail et commencer la journée de travail plus tôt pour limiter les impacts de la chaleur ;
  • Réduire le temps de travail des salariés concernés durant la période de Ramadan, avec leur accord.
  • Mettre les salariés concernés en congés payés ou RTT durant la période de Ramadan, avec leur accord.

Attention : Il est strictement interdit pour un employeur de contraindre un salarié à rompre un jeûne par des raisons religieuses ou de lui interdire de l’observer. Cela constituerait une restriction à sa liberté de religion.

Références

Code du travail : Article L 4121-1

Cass., Ass. plén., 6 janvier 2012, n° 10-14.688

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SANDRINE COCCO Posté il y a 5 ans
Un peu d'humanité et de tolérance ne ferait pas trop de mal à certaines personnes, une ouverture d'esprit aussi!
YS
YOUSSEF SMIRANI Posté il y a 5 ans
Les solutions présentées sont globalement cohérentes. Par expérience, j'aurai insisté sur la proposition de la séance unique, qui consiste à faire commencer, les salariés pratiquant le ramadan, tôt le matin, tout en respectant la durée minimale de repos, afin que le salarié puisse rentrer tôt chez lui l'après midi pour se reposer. Cette solution est la plus rentable et la moins risquée pour l'employeur.
GA
Gilbert AMBROSI Posté il y a 5 ans
On va obliger tous les ouvriers à changer de vie pour 10% de musulmans j'espère que non, il faut tout simplement ne plus embaucher de musulmans, d'ailleurs dans les pays musulmans ils ne changent pas leur façon de vivre pour 10% de chrétiens.
LM
lionel Menez Posté il y a 5 ans
Quand est-il du Carême pratiqué par les Chrétiens ? Je ne constate jamais de prévention concernant le jeûne des Chrétiens, pourquoi cette inégalité dans le traitement des préventions du risque et cette discrimination cultuelle ?

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