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Communiqué de presse du 17 mars 2020
« « Nous sommes en guerre ». Alors que le Président de la République a sonné la « mobilisation générale » contre la pandémie du coronavirus lors de son allocution du 16 mars dernier, le secteur de la construction demande instamment au Gouvernement d’arrêter temporairement les chantiers, à l’exception des interventions urgentes, et de lui laisser une dizaine de jours pour s’organiser. La santé et la sécurité des personnes est une priorité absolue pour les entreprises de Bâtiment et de Travaux Publics. Face à des mesures de protection qui ne sont pas toujours assurées pour les salariés, en l’absence notamment de masques de protection, face à des donneurs d’ordre qui, de manière éparpillée, arrêtent certains chantiers, face à des difficultés majeures d’approvisionnement, face à certaines interventions des forces de l’ordre pour interrompre des chantiers, le BTP est confronté à une désorganisation, à des risques sanitaires et à une incompréhension mêlée d’inquiétude légitime à la fois des chefs d’entreprise et des salariés. Pour rappel, le BTP emploie en France plus de 2 millions de salariés sur tout le territoire national. Il est de notre responsabilité collective de limiter au maximum les risques de propagation du coronavirus et de trouver avec le Gouvernement des solutions pour protéger la santé des salariés et assurer la poursuite de l’activité dans de bonnes conditions. »
Appel des entreprises de TP au Président de la République du 19 mars 2020
« Monsieur le Président de la République,
Aujourd’hui, vous avez exhorté les salariés à travailler mais les salariés ont peur : peur de contracter le Covid-19, peur de contribuer à la propagation du virus.
Nos entreprises aussi ont peur : peur de mettre en danger leurs salariés, peur pour l’avenir de leur entreprise, peur des conséquences juridiques et financières en prenant, de leur propre initiative, la décision d’arrêter leur activité.
Crise sanitaire versus crise économique : les injonctions contradictoires du Gouvernement se comprennent parfaitement d’un point de vue théorique, mais sont impossibles à mettre en œuvre dans la plupart de nos chantiers.
De fait, plus de 80% des chantiers de travaux publics sont à l’arrêt. Pour envisager une reprise de l’activité, nous avons besoin de temps. C’est le sens de la demande que nous avons portée collectivement avec la FFB et la CAPEB auprès du Gouvernement : du temps pour réorganiser nos chantiers afin de faire respecter les gestes barrières contre le virus, du temps pour engager un dialogue indispensable avec nos salariés.
Les petites phrases médiatiques qui se sont multipliées ces dernières heures ne règleront rien. Bien au contraire ! Le climat de tension entre le secteur de la construction et certains membres du Gouvernement est regrettable. La gravité de la situation nous oblige à prendre nos responsabilités dans les fonctions qui sont les nôtres. Notre responsabilité est de défendre l’ensemble des entreprises de travaux publics qui sont aujourd’hui plongées dans la plus grande incertitude.
C’est la raison pour laquelle nous vous demandons solennellement de bien vouloir accéder à notre demande de suspendre - pour un temps - l’activité des entreprises de travaux publics qui ne sont pas en capacité de faire respecter les gestes barrières.
Nos entreprises sont évidemment prêtes à poursuivre leur activité, en priorité les interventions urgentes, dès lors qu’elles auront pu assurer une organisation des chantiers conforme aux recommandations du Gouvernement.
Il convient néanmoins de rassurer préalablement nos salariés et nos entreprises :
Pour nos salariés :
- Mettre à disposition des entreprises un protocole pour assurer la sécurité, la santé et l’intégrité des salariés (ex. guide détaillant des procédures précises à adopter pour les salariés et leur environnement, mise à disposition de matériels de protection…) Ce protocole devra être validé par les Ministères du Travail et de la Santé.
Pour nos entreprises :
- Les rassurer sur le fait que leur responsabilité pénale ne sera pas engagée si un salarié contracte le virus sur son lieu de travail dès lors qu’elles auront satisfait leurs obligations de moyen.
- Les rassurer sur la prise en charge de l’activité partielle. Certaines entreprises ont reçu des messages de leur DIRECCTE de nature à jeter le doute sur la prise en charge de l’activité partielle en cas d’arrêt de l’activité. Aucun chantage ne peut être toléré dans une telle situation !
- Les rassurer d’un point de vue juridique en clarifiant leurs relations avec leurs maitres d’ouvrage dans ce contexte exceptionnel. C’est à ces conditions, et seulement à ces conditions, que nos entreprises pourront envisager de poursuivre leur activité.
Comptant sur votre compréhension, nous vous remercions par avance de l’attention que vous porterez à ce courrier dicté par le bon sens et le souci de trouver la juste conduite à adopter dans la crise que nous traversons.
Soyez assuré de notre fidèle dévouement au service de nos entreprises. »
Références
Communiqué de presse commun FNTP/FFB/CAPEB du 17 mars 2020.
Appel des entreprises de TP au Président de la République du 19 mars 2020.