Cet article a été publié il y a 4 ans, il est donc possible qu'il ne soit plus à jour.
Alors que des millions de Français sont confinés depuis le 17 mars, après plusieurs semaines de confinement et de télétravail, le bien être psychologique des français s’est largement dégradé.
44% des salariés sont en situation de détresse psychologique
¼ présente un risque de dépression nécessitant un traitement
¼ d’entre eux déclarent que leur motivation professionnelle s’est dégradée
79% des salariés plébiscitent le soutien de leurs collègues et 70% celui de leur N+1
« Nous en appelons à une véritable prise de conscience des pouvoirs publics et des entreprises. La crise sanitaire a pris de court toute la société, les entreprises y compris. Mais elle n’exonère pas de notre responsabilité en tant qu’employeur en matière de protection de la santé de leurs salariés. Après les gestes barrières, il convient de mettre en place des actions pour la sécurité psychologique » déclarent Christophe NGUYEN, psychologue du travail et président d’Empreinte Humaine, et Jean-Pierre BRUN, co-fondateur d’Empreinte Humaine et expert conseil.
Les salariés français très atteints par le confinement
44% des salariés présentent de la détresse psychologique (27% modérée et 18% élevée) et ¼ des salariés est en risque de dépression nécessitant un accompagnement.
Charge mentale alourdie et cumul des rôles obligent, les femmes sont plus impactées par le confinement puisqu’elles sont 22% à être en détresse élevée contre 14% pour les hommes.
Enfin les managers sont particulièrement exposés, puisque 20% d’entre eux vivent une détresse psychologique élevée.
« Les managers sont un pivot central dans l’entreprise. Il faut prendre soin d’eux mais surtout leur donner les outils pour prendre soin de leurs collaborateurs » poursuit Christophe NGUYEN.
L’impact des conditions de travail sur la santé psychologique des salariés
Seulement 45% d’entre eux peuvent s’isoler toute la journée pour travailler.
60% travaillent dans leur salon, 1/4 des salariés évoquent travailler plutôt dans une pièce fermée mais initialement n'étant pas dédiée à y travailler (chambre, salle de jeux, etc.).
Etre confiné dans un logement de moins de 40 m2 est un facteur de risque important puisque 24,6% de ces personnes sont dans une détresse psychologique élevée.
« Le télétravail n’est pas en soi un facteur de risque, ce sont les conditions dans lesquelles il s’effectue qui présentent des facteurs aggravants pour les salariés » précise Jean-Pierre BRUN.
Enfin, contrairement à une idée reçue, les personnes confinées en couple (20%) ou avec un enfant (22%) vivent une détresse élevée plus importante que les autres (rappel : 18%).
La question de l’équilibre des vies en situation de confinement peut devenir un facteur de risque.
Le chômage partiel ou total des actifs : un facteur anxiogène
Le chômage apparait bien entendu comme un facteur de risque puisque 1/5 des répondants au chômage technique partiel présentent une détresse psychologique élevée.
Cette proportion monte à ¼ pour les salariés au chômage technique total.
Les efforts des entreprises salués par les salariés
7 salariés sur 10 considèrent que l’entreprise fait son maximum pour aider les salariés et 8/10 ont confiance envers leurs collègues pour les accompagner.
Lorsqu’on les interroge dans le détail, sur le soutien qu’ils estiment recevoir des différents acteurs de l’entreprise, les salariés plébiscitent principalement celui de leurs collègues (79%), puis de leur N+1 (70%). Viennent ensuite la direction de l’entreprise (67%), la DRH (59%).
Enfin 22,6% d’entre eux disent que leur entreprise n’a mis aucune mesure en place.
Et à peine 15,6% des répondants disent que leur entreprise affiche les mesures sanitaires de base du gouvernement.
Les salariés sont aujourd’hui partagés quant à l’investissement de leur entreprise dans la santé psychologique et la prévention des risques psycho-sociaux de ses employés.
Ainsi, seulement 1/3 d’entre eux sont d’accord pour dire qu’ils sont bien informés sur ces risques, que leur direction montre son engagement dans ce domaine et le considère aussi important que la productivité, ou encore que la prévention du stress implique tous les niveaux hiérarchiques de leur organisation.
Les personnes vivent moins de détresse psychologique élevée si elles se sentent soutenues par leur direction (16% vs 21%), la DRH (16% vs 20%), leurs collègues (16% vs 25%) ou confiance envers leur direction (17 vs 21%) et manager (15,5 vs 25%). Ces marques de soutien sont une puissante protection de la détresse psychologique.
Référence
Baromètre « Impact de la crise sanitaire sur la santé psychologique des salariés » Opinion Way pour Empreinte Humaine (cabinet pour la qualité de vie au travail) – Communiqué de presse du 20 avril 2020
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