La quasi-totalité des salariés sont concernés par des polyexpositions au travail

Actualité
RH - Hygiène et sécurité Risques professionnels

Une étude menée conjointement par l’Anses, Santé publique France et la Dares, révèle que 97 % des salariés sont polyexposés, c’est-à-dire exposés à au moins 2 contraintes de même catégorie ou non au cours de leur carrière professionnelle.

La quasi-totalité des salariés sont concernés par des polyexpositions au travail
Publié le
Télécharger en PDF

Cet article a été publié il y a 2 ans, il est donc possible qu'il ne soit plus à jour.

Travail de nuit, exposition à des agents biologiques ou à des substances chimiques, manque de moyens, tensions… Au cours de leur carrière, les salariés peuvent être exposés simultanément à plusieurs contraintes susceptibles d’affecter leur santé à court ou à long terme. 

Une étude menée conjointement par l’Anses, Santé Publique France et la Dares montre que tous les salariés sont concernés, quel que soit leur métier ou leur secteur d’activité, et décrit des profils types de cumul d’expositions.

L’analyse révèle que la quasi-totalité (97 %) des 25 millions de salariés des secteurs publics et privés sont polyexposés, c’est-à-dire exposés à au moins deux contraintes de même catégorie ou non au cours de leur carrière professionnelle.

Ces contraintes professionnelles peuvent relever de 5 catégories :

  • chimiques : substances potentiellement dangereuses ;
  • biologiques : bactéries, virus ou moisissures ;
  • physiques : nuisances sonores, contraintes posturales ou thermiques, exposition aux rayonnements ;
  • organisationnelles : horaires de travail, manque de moyens matériels et/ou humains, intensité et rythme de travail, faible autonomie, etc. ;
  • relationnelles : forte pression, faible reconnaissance au travail, hostilité des collègues ou de la hiérarchie, tensions, etc.

Une douzaine de profils d’expositions cumulées identifiés

Une analyse statistique a permis de regrouper les salariés selon 12 profils décrivant les situations d’expositions cumulées les plus courantes.

Certains profils peuvent être associés à un ou plusieurs domaines professionnels spécifiques, comme par exemple les professionnels de santé, ceux de l’agriculture, de la marine et de la pêche.

D’autres décrivent une situation de polyexposition commune à plusieurs secteurs d’activités. C’est le cas notamment des salariés exerçant des activités de bureau, dans des domaines aussi variés que l’administration publique, l’enseignement ou les banques et assurances.

Les contraintes organisationnelles affectent l’ensemble des secteurs d’activité

Si les expositions connues aux contraintes chimiques, physiques ou biologiques sont spécifiques à l’activité professionnelle exercée, tous les profils de polyexposition mettent en revanche en évidence des expositions à des contraintes organisationnelles et relationnelles. Souvent moins documentées, ces dernières sonten effet inhérentes àtoute activité salariée, étant propres à l’organisationdu travail et à la coopération avec d’autres travailleurs, ainsi qu’aux interactions avec les clients ou usagers.

Les professionnels de santé sont nombreux à cumuler toutes les catégories de contraintes

Les professionnels de la santé (infirmiers, sages-femmes, aides-soignants, professions paramédicales, médecins et assimilés) apparaissent comme une famille d’activité professionnelle particulièrement concernée par la polyexposition. Ils cumulent des expositions caractéristiques aux 5 catégories de contraintes. Ils sont ainsi potentiellement exposés à des agents biologiques d’origine humaine, souvent associés à une exposition à des substances chimiques via les médicaments notamment. Ils sont également concernés par des situations de tension, des contraintes horaires comme le travail de nuit, un rythme de travail soutenu, un manque de moyens matériels et humain, auxquels viennent s’ajouter des contraintes physiques tels que les rayonnements ionisants ou des postures physiques difficiles.

Référence

Communiqué de presse conjoint ANSES, DARES, Santé Publique France du 23 novembre 2021.