Les pratiques addictives en entreprise en augmentation

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RH - Hygiène et sécurité Alcool

L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) a récemment mené une étude auprès des professionnels des services de santé au travail, enquête dont elle vient de publier les résultats.

Les pratiques addictives en entreprise en augmentation
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Cet article a été publié il y a 2 ans, il est donc possible qu'il ne soit plus à jour.

Cette étude révèle à la fois des pratiques addictives répandues en milieu professionnel, notamment en matière de consommation d’alcool et de cannabis, mais aussi un meilleur suivi des salariés depuis une dizaine d’années.

En novembre 2021, une étude sur la prévention des pratiques addictives en entreprise commanditée par l’INRS a été réalisée par l’Institut Cemka auprès de 1245 professionnels des services de santé au travail (médecins, infirmiers, psychologues et ergonomes). L’objectif était d’évaluer leur perception des conduites addictives et d’identifier leurs pratiques en matière de prévention. L’étude visait également à comparer les résultats par rapport à une étude similaire menée en 2009. 

Consommation d’alcool et de cannabis en milieu professionnel

Les substances psychoactives qui posent le plus de problème chez les travailleurs sont l’alcool pour 91 % des répondants, le tabac pour 66 %, le cannabis pour 64 % et enfin les médicaments psychotropes pour 43 %.

Pour 64 % des répondants, la consommation d’alcool et de cannabis est répandue au travail. Les médecins du travail évaluent à 8,6 % les salariés en difficulté avec l’alcool, sans augmentation significative par rapport à 2009. En revanche pour le cannabis, ce taux est aujourd’hui de 7 %, avec une augmentation de 2 points par rapport à 2009. 

Pour près de 50 % des répondants, la consommation de tabac et d’alcool a augmenté pendant la période de crise sanitaire.

Ces pratiques addictives sont liées à la vie privée mais aussi à la vie professionnelle.

L’étude montre que 73,2 % des professionnels de santé au travail recherchent l’existence d’un lien entre le travail et la consommation de substances psychoactives. D’après eux, les facteurs qui favorisent le plus la consommation sont les risques psychosociaux (RPS), les horaires atypiques, le travail isolé, les pots en entreprise, les séminaires ainsi que le télétravail. 

Prise en charge des addictions en entreprise

Lors des visites de suivi de l’état de santé des travailleurs, l’étude révèle que les médecins du travail prennent mieux en compte ces sujets qu’en 2009. En effet, 75 % d’entre eux interrogent les salariés sur leur consommation d’alcool et retranscrivent cette information dans leur dossier médical en santé au travail contre 46 % en 2009. Pour le cannabis, ce taux est de 51 % alors qu’il n’était que de 17 % en 2009. 

 Les médecins et infirmiers du travail apportent également leur aide aux salariés qui font usage de ces produits. Plus de la moitié des répondants donne des conseils et associe le médecin généraliste dans la prise en charge des problèmes liés aux pratiques addictives.

 L’enquête montre une adéquation entre les pratiques des professionnels de la santé au travail et les actions de prévention préconisées par l’INRS :

  • Plus de 60 % des médecins, infirmiers et psychologues conseillent aux employeurs d'inscrire le risque « Pratiques addictives » dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) ;
  • Près de 80 % conseillent d’encadrer la consommation d’alcool dans l’entreprise ;
  • Près de 70 % conseillent de mettre en place des mesures de prévention vis-à-vis des facteurs de risque connus pour favoriser les consommations (RPS, horaires atypiques…).

Référence

Prévention des pratiques addictives, enquête auprès des professionnels des services de santé au travail – INRS – 01/12/21.