Télétravail et addictions

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Télétravail et addictions
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L’obligation de santé et de sécurité de l’employeur s’applique aux télétravailleurs.

Même en cas de télétravail, l’employeur est tenu à une obligation de sécurité, de santé et de résultat à l’égard des salariés, pour tous les risques professionnels.

Cela concerne aussi la prévention des risques de conduites addictives.

Les cadres de régulation du télétravail (ANI 26 novembre 2020 et chartes) doivent également prendre en compte ce risque.

Il est préconisé d’intégrer dans le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) les risques liés au télétravail et les mesures de prévention qui l’accompagnent.

Deux risques sont ainsi pris en compte : l’éloignement du collaborateur de la communauté de travail et la régulation de l’usage des outils numériques.

L’isolement et les conditions de travail peuvent constituer un facteur aggravant des conduites addictives. Celles-ci mettent en jeu la santé et la sécurité des salariés et impactent la qualité de vie au travail.

L’employeur est également tenu de maintenir le dialogue social et de consulter les partenaires sociaux.

Les facteurs de risque associés au télétravail

  • Disparition du collectif de travail et de son rôle protecteur :

Le sentiment d’isolement par rapport à ses collègues de travail est un facteur de risque de consommation de substances psychoactives, de hausse du stress et d’aggravation de l’état de santé.

  • Des conditions de travail modifiées :

L’organisation du travail peut s’avérer moins adaptée qu’il s’agisse de processus de décision ou de processus de métier et être source de stress accru.

  • Disponibilité des substances psychoactives :

Un environnement de travail privé est plus susceptible de contenir des produis psychoactifs (tabac, alcool, cannabis, médicaments) et de favoriser les pratiques addictives de type comportementales (cyberdépendances aux jeux, achats compulsifs, etc.).

  • Aggravation des risques professionnels :

Le télétravail peut favoriser une multitude de risques :

  • Isolement social et professionnel ;
  • Surmenage lié à la gestion du temps et à la charge de travail ;
  • Difficulté à scinder vie personnelle et vie professionnelle ;
  • Environnement de travail ou matériel inadaptés ;
  • Sentiment d’inéquité vis à vis des autres salariés qui ne peuvent pas pratiquer le télétravail.

Les mesures de prévention des conduites addictives en télétravail

Le télétravail requiert une approche particulière. Ces 9 bonnes pratiques peuvent y aider :

  • Maintenir un lien régulier entre le(s) télétravailleur(s), le manager et le reste de l’équipe, faciliter l’accès des travailleurs à l’assistance informatique. La mise à disposition pour les collaborateurs de contacts utiles d’aide et d’urgence est recommandée.
  • Former les encadrant au management à distance.
  • Sensibiliser les dirigeants, managers et collaborateurs aux risques que présentent les conduites addictives dans un cadre privé.
  • Encadrer le temps de travail et encourager le droit à la déconnexion.
  • Assurer un suivi régulier des salariés par les encadrants et les services de santé au travail. Dans ce cas-ci, la mise en place d’outils pour repérer les situations à risque est nécessaire (personnes seules, collaborateur vulnérable aux conduites addictives...).
  • Aider à l’autonomie et à l’organisation du travail (horaires, formation etc…).
  • Si possible, alterner télétravail et présentiel afin de maintenir la cohésion interne et le lien social.
  • Fournir aux collaborateurs du matériel et logiciel adaptés à la réalisation des tâches.
  • Diffuser des messages de prévention sur les conduites addictives (substances psychoactives, addictions aux écrans, aux jeux-vidéo...) et des campagnes spécifiques.