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L’ensemble des Français ainsi que les actifs identifient très majoritairement les secteurs les plus touchés par les accidents de travail graves et mortels : le BTP-construction est perçu, et de très loin, comme le secteur le plus exposé (de 82 % à 84 % de citations), devant l’industrie manufacturière (42 % à 43 %), les transports-entreposage (respectivement 31 %) et l’agriculture (22 % à 23 %).
Parmi les risques à l’origine des accidents graves et mortels, l’utilisation des machines est largement perçue comme le danger principal (65 % à 66 % de citations), devant les chutes de hauteur (44 % à 46 %), la manutention manuelle (respectivement 43 %), les accidents de la route dans le cadre du travail (27 % à 30 %) et les chutes de plain-pied (respectivement 18 % dont 26 % chez les travailleurs du secteur transports-entreposage et 23 % chez les actifs se sentant exposés à un risque d’accident).
Dans les faits, selon l’Assurance-maladie, la manutention manuelle est à l’origine de la moitié des accidents, les chutes de plain-pied en représentent 17 %, les chutes de hauteur 11 % et l’outillage à main 8 %.
S’agissant de leur situation personnelle face à l’exposition à des accidents, plus d’un tiers des actifs considère être exposé à un risque d’accident grave ou mortel du fait de leur activité professionnelle, notamment en raison de tâches impliquant une manutention manuelle.
Ce sentiment d’exposition au risque est prégnant auprès des hommes (45 %, contre 27 % chez les femmes), des moins de 35 ans (38 %, contre 28 % chez les 55 ans et plus), des ouvriers (58 %, contre 24 % chez les cadres) et dans certains secteurs d’activité particulièrement exposés (53 % au sein du BTP-construction, 55 % dans les transports-entreposage, 45 % pour l’industrie manufacturière).
Les risques les plus identifiés sont ceux liés à la manutention manuelle (48 %), aux dangers liés aux chutes (39 %) et à l’utilisation de machines (36 %).
Autre enseignement de cette étude : le sentiment d’information concernant la prévention des risques d’accidents du travail divise fortement les actifs puisque 51 % se disent bien informés, contre 49 % déclarant l’inverse.
Toutefois, dans le BTP-construction, parmi les secteurs les plus exposés, les actifs sont 61 % à se déclarer informés sur le sujet (66 % pour le transports-entreposage et l’industrie manufacturière).
À noter que le sentiment d’information est d’autant plus fort auprès des personnes se déclarant exposées à un risque d’accident (64 %, contre 44 % pour les non-exposées).
La moitié des actifs se dit avant tout informée par leur employeur, qu’il s’agisse d’une communication via des affiches, d'une communication écrite ou orale, ou par des formations dispensées par l’entreprise.
La médecine du travail est également identifiée dans le trio de tête (36 %). Suivent ensuite une information dans le cadre de la formation initiale, des études (28 %). Les organismes de prévention et les pouvoirs publics sont plus faiblement cités, à hauteur de la recherche personnelle sur le sujet (respectivement 18 %). Les syndicats et les fédérations professionnelles sont très peu évoqués (respectivement 11 % et 7 %).
De plus, la médecine du travail et la direction de l’entreprise sont mentionnées comme les principaux relais pour alerter sur un risque d’accident du travail, pour soi-même ou pour autrui. Une communication est attendue de la part de ces mêmes acteurs de proximité.
De manière générale, les actifs souhaitent être informés sur le sujet via de la communication de proximité : des journées de formation sur le lieu de travail (68 % de citations) et de l’affichage avec des messages de prévention sur les lieux de travail concernés (61 %).
Plus à la marge, sont également mentionnés un site internet officiel qui fournirait de l’information pratique et légale sur le sujet (37 %) et une campagne de communication dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux (28 %).
Les actifs attendent des pouvoirs publics « plus d’actions de prévention sur le sujet, comme des formations » (63 %). Les attentes sont également fortes en matière « d’informations supplémentaires sur le sujet » (47 %, dont 54 % chez les cadres), de « contraintes accentuées sur les règles de sécurité et les équipements à fournir » (45 %, dont 56 % chez les actifs de 18-24 ans) et d’un « renforcement des sanctions vis-à-vis des employeurs » (41 %). Une dernière attente davantage partagée par des hommes (46 %), des ouvriers (49 %) et des personnes se sentant exposées à un risque d’accident (46%).
De manière générale, une certaine confusion semble régner quand il s’agit de définir précisément ce qu’est un accident du travail, avec, très certainement, une assimilation à une maladie professionnelle.
L’élément de soudaineté fait débat et la responsabilité totale de l’employeur semble moins assimilée.
En effet, plus de la moitié du grand public et des actifs estime qu’en fonction des situations, la responsabilité incombe à l’employeur ou au salarié (respectivement 58 % et 52 %), entre 13 % et 15 % pensent qu’il s’agit « du salarié et de l’employeur » et entre 4 % à 5 % « du salarié dans tous les cas ». Finalement, seul un quart (25 % à 28 %) considère qu’il s’agit « de l’employeur dans tous les cas ».
Français et actifs sous-estiment la réalité du nombre d’accidents du travail chaque année, qu’ils soient graves ou mortels : seule une faible minorité les évalue correctement (9 % à 10 % se positionnent entre 30 000 et 50 000 personnes). Dans les faits, en 2021, plus de 604 000 accidents du travail ont été déclarés, dont 36 000 considérés comme graves. De la même manière, alors que 645 décès sont survenus en 2021, seule une faible proportion (12 % à 13 %) l’évalue correctement et se positionne sur la tranche « 500 à 1 000 accidents mortels ». À noter que les ouvriers, alors qu’ils sont les plus concernés, sous-évaluent le nombre d’accidents mortels chaque année : un quart d’entre eux l’estime à moins de 100 cas.
À titre personnel, près de quatre Français et actifs sur dix (38 % à 39 %) déclarent avoir été victimes d’un accident du travail au cours de leur carrière, qu’il s’agisse d’un accident grave (9 % à 11 %) ou non-grave (respectivement 30 %). L’étude signale que ces chiffres font certainement l’objet d’une surdéclaration, avec une possible confusion entre accident du travail et maladies professionnelles.
Commmuniqué OPPBTP du 5 septembre 2023.
"L'essentiel 2021 Santé et sécurité au travail" - Assurance maladie risques professionnels.