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Plus de huit salariés en contrat temporaire sur dix ont ainsi un motif d’insatisfaction vis-à-vis de leur emploi, contre moins d’un non-salarié sur quatre. À contrat et type d’employeur comparables, les jeunes, les moins qualifiés et, dans une moindre mesure, les femmes, ont plus souvent un motif d'insatisfaction vis-à-vis de leur emploi.
En 2022, selon l’enquête Emploi réalisée par la DARES, 36% des personnes qui travaillent (hors alternance et stages) déclarent au moins un motif d’insatisfaction vis-à-vis de leur emploi. 12% souhaitent en changer, principalement pour améliorer leurs conditions de travail, augmenter leur revenu, changer de métier, de secteur ou d’employeur, ou parce qu’elles désirent un emploi plus intéressant ; 21% désirent travailler plus et 5% moins; 8% sont également insatisfaites d’être en contrat temporaire alors qu’elles ne l’ont pas choisi.
Des motifs d'insatisfaction plus fréquents pour les salariés en contrat temporaire :
Par rapport à l’ensemble des personnes qui travaillent, les motifs d'insatisfaction vis-à-vis de l'emploi sont moindres pour les non-salariés (23% contre 39% pour les salariés). C’est le cas pour le souhait de changer d’emploi (3% contre 13%) et de travailler plus (15% contre 22%), mais pas pour celui de travailler moins (6% contre 4%). Parmi les salariés en CDI, 32% ont un motif d’insatisfaction vis-à-vis de leur emploi. Ceux exerçant dans le privé en ont davantage que les fonctionnaires ou contractuels en CDI de la fonction publique (33% contre 27%).
Près de trois quarts des salariés en contrat temporaire n’ont pas choisi ce type de contrat et 85% éprouvent un motif d'insatisfaction par rapport à leur emploi. C’est davantage le cas pour ceux en CDD (86 %) que pour les intérimaires (81 %), ces derniers ayant plus souvent choisi leur type de contrat (41 % contre 22 %). Les intérimaires souhaitent cependant plus souvent que les CDD à la fois changer d’emploi et travailler plus. Les salariés en CDD de la fonction publique ont plus fréquemment un motif d'insatisfaction vis-à-vis de leur emploi que ceux du privé (90 % contre 84 %) car ils ont moins souvent choisi ce type de contrat. À l’inverse, ils souhaitent un peu moins changer d’emploi ou modifier leur volume de travail.
Des motifs d'insatisfaction plus répandus chez les jeunes :
Hors alternance et stagiaires, six jeunes sur dix âgés de 20-22 ans éprouvent un motif d'insatisfaction vis-à-vis de leur emploi en 2022; autour de 45 ans, c’est le cas d’une personne en emploi sur trois, et d’une sur six à 64 ans.
Cette plus forte insatisfaction des jeunes est vérifiée pour 3 des 4 critères d’insatisfaction: 37 % souhaitent travailler plus à 20-22 ans (9 % à 64 ans), 18 % changer d’emploi (contre 1 %) et 28 % sont en contrat temporaire alors qu’ils ne l’ont pas choisi (contre 4 %). Pour ces derniers, l’écart important entre 20 et 30 ans s’explique par une proportion de contrats temporaires beaucoup plus élevée à 20 ans (1 emploi sur 2) qu’à 30 ans (1 sur 7).
Cet effet l’emporte sur le fait que, parmi les salariés en contrat temporaire, la part de ceux qui n’ont pas choisi ce type de contrat est plus importante à 30 ans (75%) qu’à 20 ans (60%). D’autres éléments sont susceptibles d’expliquer les écarts d’insatisfaction avec l’âge, comme par exemple les phénomènes générationnels, les mobilités vers des emplois satisfaisants au cours de la carrière ou les sorties de l’emploi (vers le chômage ou l’inactivité).
Des motifs d'insatisfaction plus répandus chez les salariés peu qualifiés :
30 % des cadres éprouvent un motif d'insatisfaction vis-à-vis de leur emploi, contre 45 % des employés et ouvriers peu qualifiés. Ces écarts entre catégories socio-professionnelles sont pour partie liés à des différences de répartition par type de contrat : autour de 85% des salariés en contrat temporaire sont insatisfaits pour chacune de ces catégories, mais parmi les salariés en CDI, 27 % des cadres sont insatisfaits, contre 35% des ouvriers et employés peu qualifiés.
L’insatisfaction concernant l’emploi occupé est aussi un peu plus fréquente pour les femmes que pour les hommes (38 % contre 35 %). Ces écarts selon le sexe, la tranche d’âge et la catégorie socio-professionnelle restent vrais à caractéristiques égales ainsi qu’à types d’employeur et de contrat égaux, mais sont peu significatifs pour les femmes.
Davantage de changements d'emploi pour les salariés du privé éprouvant des motifs d'insatisfaction :
Globalement, les salariés du privé ayant des motifs d'insatisfaction par rapport à leur emploi changent plus souvent d’emploi à court terme que les autres qu’ils soient en CDI ou en contrat temporaire : en moyenne sur la période 2021-2022, sur un horizon d’un trimestre, c’est le cas parmi les salariés en CDI restés en emploi de 3 % d’entre eux (contre 1 % de ceux qui sont satisfaits de leur emploi), et de 16 % parmi les salariés en contrat temporaire (contre 14 %).
Cela reste vrai à caractéristiques socio-démographiques et de l’employeur comparables (sexe, âge, diplôme, catégorie socio-professionnelle, type d’employeur). C’est le cas en particulier de ceux qui souhaitent changer d’emploi, surtout lorsqu’ils sont en CDI, mais aussi de ceux qui souhaitent travailler plus, lorsqu’ils sont en contrat temporaire. En revanche, cela n'est pas significatif pour ceux qui veulent travailler moins et pour ceux dont le contrat temporaire n’est pas leur choix. Pour ces derniers, les changements d’emploi sont fréquents du fait de leur situation, et ce indépendamment de leur satisfaction vis-à-vis de l’emploi.
Communiqué DARES du 10 octobre 2023.