Le droit à la déconnexion est un concept relativement récent en droit du travail, visant à protéger l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée des salariés à l’ère du numérique. Introduit par la loi Travail du 8 août 2016, il est devenu une obligation légale pour les entreprises depuis le 1er janvier 2017.
Le droit à la déconnexion peut être défini comme le droit pour un salarié de ne pas être connecté à ses outils numériques professionnels (emails, téléphone, applications, etc.) en dehors de ses heures de travail.
Il vise trois objectifs principaux :
- Respecter les temps de repos et de congés.
- Protéger la vie personnelle et familiale.
- Préserver la santé des salariés.
La loi impose aux entreprises de plus de 50 salariés de négocier annuellement sur le droit à la déconnexion dans le cadre des négociations obligatoires sur l’égalité professionnelle et la qualité de vie au travail. En l’absence d’accord, l’employeur doit élaborer une charte, après consultation du Comité Social et Économique (CSE), définissant les modalités d’exercice de ce droit.
L’un des principaux défis des entreprises est de définir des modalités d’application du droit à la déconnexion qui soient adaptées à la réalité de l’entreprise.
Cela nécessite de prendre en compte :
- Le secteur d’activité ;
- La dimension internationale éventuelle ;
- Les impératifs de fonctionnement ;
- Les modalités de management.
Les entreprises doivent trouver un équilibre entre le respect du droit à la déconnexion et le maintien de leur efficacité opérationnelle. Cela peut s’avérer complexe, notamment pour :
- Les entreprises ayant une activité internationale sur différents fuseaux horaires ;
- Les secteurs avec des impératifs de continuité de service ;
- Les postes nécessitant une grande réactivité.
La mise en œuvre effective du droit à la déconnexion implique souvent un changement profond des habitudes de travail et de la culture d’entreprise.
Cela passe par :
- La sensibilisation et la formation des salariés et managers ;
- L’exemplarité de la direction et de l’encadrement ;
- La lutte contre la « culture du présentéisme numérique ».
Les entreprises doivent revoir la configuration et l’utilisation de leurs outils numériques pour permettre la déconnexion.
Cela peut impliquer :
- Le paramétrage des messageries pour bloquer les notifications hors horaires ;
- La mise en place de serveurs ne fonctionnant qu’à certaines plages horaires ;
- Le développement d’outils de suivi du temps de connexion.
Il s'agit également d’évaluer régulièrement la charge de travail des salariés pour s’assurer qu’elle est compatible avec le respect des temps de repos.
Cela nécessite de :
- Revoir les objectifs assignés aux salariés ;
- Évaluer l’adéquation entre les moyens fournis et les tâches demandées ;
- Ajuster la répartition du travail si nécessaire.
Enfin, le développement du télétravail pose des défis particuliers en matière de droit à la déconnexion et les entreprises doivent veiller à :
- Définir clairement les plages de disponibilité des télétravailleurs ;
- Garantir une séparation nette entre temps de travail et temps personnel ;
- Adapter les outils de contrôle du temps de travail.
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